Le CRDHT appelle à libérer les prisonniers politiques en Tunisie

Dans son communiqué reproduit ci-dessous, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) dénonce la prolongation de la détention des prisonniers politiques qu’il assimile à une vengeance et des représailles.

Dans son communiqué reproduit ci-dessous, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) dénonce la prolongation de la détention des prisonniers politiques qu’il assimile à une vengeance et des représailles.

Le juge d’instruction du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé, le 21 décembre 2023, de prolonger la période de détention provisoire de personnalités politiques arrêtées dans l’affaire dite du «complot contre la sécurité de l’État».

Il convient de rappeler que le ministère public du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme avait arrêté en février 2023 des leaders politiques parmi eux Khayem Turki, Jawhar Ben Mbarek, Ghazi Chaouachi, Ridha Belhaj et Abdelhamid Jelassi, emprisonnés durant six mois avant que leur détention ne soit prolongée une première fois de quatre mois, puis une seconde ce 21 décembre 2023.

Le Comité de défense des accusés et les organisations nationales et internationales de défense des droits humains ont à plusieurs reprises souligné le caractère infondé des accusations portées contre ces dirigeants politiques, le manque de preuve dans leurs dossiers et le caractère répressif et arbitraire de leur emprisonnement. Autant d’éléments qui dénotent une vengeance contre des opposants pacifiques qui ont critiqué les mesures exceptionnelles du président Kaïes Saïed et son arbitraire à l’égard de la Constitution, son monopole du pouvoir, une vengeance qui vise aussi à couvrir l’échec de son gouvernement face à la crise économique et sociale aiguë, la pénurie de biens essentiels et l’emballement des prix…

Le Comité pour le respect des libertés et des droits humains en Tunisie rappelle que Kaïes Saïed a ouvertement violé le principe fondamental de la présomption d’innocence à l’égard de ces détenus en les qualifiant de «terroristes» avant même qu’ils ne soient interrogés. Celui-ci a également menacé les juges, les avocats et les militants en déclarant que «quiconque cherche à les disculper est leur complice».

Il est établi depuis ces derniers mois que l’arrestation de ces personnalités politiques et l’acharnement mis à les persécuter ainsi que leurs familles font partie d’une campagne visant d’autres militants de différents partis et orientations politiques, y compris des dirigeants du mouvement Ennahdha,la présidente du Parti constitutionnellibreAbir Moussi, Riadh Ben Fadhel, coordinateur général du parti El Qotb, ainsi que des hommes d’affaires, journalistes, blogueurs et militants,dans le seul but de faire taire toute voix dissidente qui soutient le processus démocratique initié lors de la révolution de 2011 et mis en échec par le coup de force du 25 juillet 2021.

Nous exprimons notre solidarité totale avec les prisonniers politiques et leurs familles et appelons à leur libération et à celle de tous les prisonniers d’opinion; nous demandons que cesse l’instrumentalisation du système judiciaire visant à éliminer les adversaires politiques,

Nous appelons toutes les forces démocratiques en Tunisie et dans le monde à soutenir tous les prisonniers d’opinion en Tunisie et mettre fin à toutes les injustices qu’ils subissent,

Nous appelons également la justice à ne pas céder au pouvoir en place, lui qui cherche à la transformer au lieu et place d’un pouvoir indépendant où le juge se conforme à la loi à un instrument de sanction utilisé par le président pour contrer ses adversaires politiques.

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