Le Maroc vit des heures sombres. Trois manifestants ont été tués à Lqliaa, près d’Agadir, après que la police a ouvert le feu. Plus de 400 personnes ont été arrêtées, et les blessés se comptent par centaines. Depuis plusieurs jours, le pays est secoué par une contestation historique portée par la génération Z. Leur crime ? Réclamer santé, éducation et dignité.
Ces mobilisations ne sont pas spontanées ni isolées. Elles sont le fruit d’années d’inégalités, de promesses trahies et de politiques qui sacrifient le quotidien au profit du prestige. La récente mort de huit femmes enceintes dans un hôpital d’Agadir n’a été que l’étincelle d’une colère longtemps contenue. Dans un pays où les écoles tombent en ruine, où les hôpitaux ressemblent à des prisons et où le chômage frappe 35,8 % des jeunes, la révolte était inévitable.
La jeunesse marocaine, connectée, consciente et organisée, s’élève aujourd’hui contre un système qui l’étouffe. Ses slogans sont clairs : « Les stades sont ici, mais où sont les hôpitaux ? ». Ce cri, lancé par la génération Z, résume le fossé entre un État obsédé par la Coupe du monde 2030 et une population privée de droits fondamentaux.
Face à ces revendications légitimes, la réponse des autorités a été brutale : dispersions violentes, tirs, arrestations arbitraires, intimidation systématique. Au lieu d’ouvrir un dialogue, le régime préfère criminaliser la contestation et présenter la jeunesse comme une menace. Cette dérive répressive illustre un pouvoir en décalage total avec sa société.
Le Maroc n’est pas une exception. Partout dans la région – en Tunisie, en Égypte, et ailleurs – les mêmes causes produisent les mêmes effets :
- Des inégalités sociales et régionales qui se creusent.
- Une corruption endémique qui mine l’État.
- Des libertés piétinées au nom de la « stabilité ».
- Et toujours les mêmes sacrifiés : femmes, jeunes, travailleurs précaires, populations marginalisées.
À cette crise structurelle s’ajoute une fracture politique : la normalisation avec Israël, imposée sans débat populaire, illustre le divorce profond entre les régimes et leurs peuples.
Nous affirmons :
- Notre solidarité totale avec les manifestants pacifiques et toutes les personnes arrêtées.
- Notre rejet absolu de la répression et de la violence d’État.
- Notre exigence immédiate de libération des détenus et d’ouverture d’un véritable dialogue avec la jeunesse.
- Notre conviction ferme que liberté d’expression, droit de manifester et justice sociale sont les seuls piliers capables d’éviter l’effondrement.
Car il n’y a pas de démocratie sans dignité, pas de stabilité sans justice, pas d’avenir sans liberté.
 
								 
													 
								 
								 
								 
				 
													