Le 26 octobre, un vaste rassemblement s’est tenu sur la Place de la République, rassemblant citoyens, associations environnementales et membres de la diaspora tunisienne autour d’un même objectif : soutenir le mouvement de protestation né à Gabès contre la pollution de l’air de la région. Les participants ont exprimé, à travers discours, banderoles et chants, leurs inquiétudes face aux rejets industriels qui menacent la santé publique, la biodiversité locale et les moyens de subsistance des habitants de Gabès. Le rassemblement a permis de relayer les revendications formulées par les militants gabésiens : arrêt immédiat des pollutions et démantèlement des unités du Groupe Chimique Tunisien (GCT).
Les manifestants ont rappelé les récents épisodes d’intoxication au gaz attribués au Groupe Chimique Tunisien, dont les effets se sont aggravés depuis le 9 septembre 2025 : plus de 180 personnes hospitalisées en moins d’un mois, dont de nombreux adolescents présentant des symptômes graves tels que vertiges, difficultés respiratoires et paralysies. Le 10 octobre, dix nouveaux cas d’intoxication ont été signalés, faisant suite à une centaine de cas recensés en septembre, renforçant la colère des habitants et des militants écologistes.
Le discours a également évoqué la réponse des autorités tunisiennes : le déploiement de l’armée sur place pour sécuriser le site industriel, la grève régionale à laquelle a appelé la centrale syndicale UGTT.
Le CRLDHT souligne la nécessité d’une solidarité internationale afin de renforcer la pression sur les autorités concernées et d’assurer l’application de la décision de justice à l’encontre du Groupe Chimique. L’association communiquera un appel pour la création d’un réseau de soutien permanent, capable de mobiliser rapidement les ressources et les voix nécessaires pour garantir que la lutte contre la pollution à Gabès ne reste pas isolée, mais devienne un enjeu partagé au sein de la communauté internationale.