Le Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) dénonce avec la plus vive indignation l’interception illégale, dans les eaux internationales, du navire humanitaire Handala par l’armée israélienne dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025.
Ce bateau, affrété par la coalition Freedom Flotilla, transportait une cargaison exclusivement humanitaire à destination de la population de Gaza, soumise depuis des mois à une famine organisée, utilisée comme arme de guerre et moyen de soumission collective. À son bord se trouvaient 21 civils venus de plusieurs pays, engagés dans une mission de secours, de conscience et de solidarité. Leur arrestation collective, le remorquage forcé du navire vers Ashdod et la confiscation de l’aide humanitaire constituent une violation grave du droit international maritime, des Conventions de Genève et des principes fondamentaux du droit humanitaire. Cet acte de piraterie d’État, commis en pleine mer, incarne ce que l’on est désormais en droit de qualifier : un État voyou, raciste, criminel et génocidaire, qui persiste à défier le droit et à humilier l’humanité.
Le CRLDHT
- Affirme sa solidarité totale avec l’ensemble des membres de l’équipage du Handala :
- Hatem Aouini (Tunisie) – enseignant, syndicaliste
- Christian Smalls (États-Unis) – syndicaliste, fondateur de l’Amazon Labor Union
- Huwaida Arraf (Palestine/États-Unis) – avocate et militante des droits humains
- Emma Fourreau (France/Suède) – eurodéputée écologiste
- Gabrielle Cathala (France) – députée et humanitaire
- Frank Romano (France/États-Unis) – avocat et universitaire
- Robert Martin (Australie) – militant des droits humains
- Jacob Berger (États-Unis) – artiste et activiste
- Bob Suberi (États-Unis) – vétéran antisioniste
- Antonio Mazzeo (Italie) – journaliste et enseignant
- Santiago González Vallejo (Espagne) – économiste, défenseur des droits
- Sergio Toribio (Espagne) – ingénieur et militant écologique
- Justine Kempf (France) – infirmière, volontaire humanitaire
- Ange Sahuquet (France) – ingénieur et activiste
- Antonio La Picirella (Italie) – marin
- Braedon Peluso (États-Unis) – marin expérimenté
- Chloé Fiona Ludden (France/Royaume-Uni) – ancienne fonctionnaire onusienne
- Yipeng Ge (Canada) – médecin volontaire
- Waad Al Musa (Palestine) – journaliste
- Mohammed Mustafa (Palestine) – médecin
- Vigdis Bjorvand (Norvège)
- Exige leur libération immédiate, leur protection physique et juridique et la restitution de l’aide humanitaire destinée aux civils de Gaza.
- Rappelle que l’usage de la famine comme stratégie militaire constitue un crime de guerre au regard du Statut de Rome et que la solidarité internationale ne peut ni ne doit être criminalisée.
- Appelle le Procureur de la Cour pénale internationale à documenter cette violation comme une présomption supplémentaire des éléments matériels et moraux constitutifs du crime de génocide, tel que défini par le Statut de Rome.
Le CRLDHT appelle
- Les Nations unies, en particulier le Secrétaire général, le Conseil des droits de l’homme et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), à se saisir immédiatement de cette affaire et à exiger la libération inconditionnelle des détenu·es-otages.
- Les gouvernements concernés (Tunisie, France, États-Unis, Italie, Espagne, Suède, Royaume-Uni, Australie, Canada, Palestine) à assumer pleinement leurs responsabilités diplomatiques et juridiques, et à ne pas céder au silence complice ni à la realpolitik.
- la société civile internationale — syndicats, associations, ONG — à condamner sans équivoque cet acte de répression transnationale et à réaffirmer une vérité essentielle : soutenir Gaza n’est pas une infraction à la loi ; c’est un droit fondamental et un devoir universel, inscrit dans la conscience humaine et le droit international.
Ce n’est pas un navire que l’armée israélienne a arraisonné, c’est un geste universel de dignité, de justice et de fraternité qu’elle a voulu faire taire.
Libérez l’équipage du Handala. Laissez passer l’humanité.
Paris – Tunis, le 29 juillet 2025
Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)