Sous le titre « Du coup d’État à l’étouffement des droits : Le mode opératoire de la répression en Tunisie (2021–2025) », la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a publié son rapport sur la Tunisie en mai 2025, sous le numéro 845f. Présenté dans une mise en page élégante, le document traite, en 46 pages, du contexte tunisien quatre ans après le coup d’État du 25 juillet 2021.
Partant de données vérifiées et référencées, de reportages de terrain et d’analyses d’expert·es, ce rapport examine les conséquences des dérives autoritaires qui ont sonné le glas de la période de transition démocratique tunisienne. La perte d’indépendance de la justice, l’effritement de l’espace civique, l’affaiblissement des contre-pouvoirs et l’érosion des droits de l’homme constituent, selon la FIDH, des signaux alarmants d’un régime autoritaire.
La méthodologie adoptée repose sur une approche empirique construite à partir de documentations fiables : rapports, communiqués d’ONG locales et internationales, articles de presse analysant l’actualité tunisienne, ainsi que diverses autres sources sérieuses. Elle s’appuie également sur les résultats d’une mission de la FIDH dépêchée en Tunisie. Une délégation composée de trois membres du Comité de soutien international aux libertés en Tunisie — Alexis Deswaef, Vice-président de la FIDH, Khadija Riadhi, Présidente de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH), et Giovanna Tanzarella, Présidente du Réseau Euromed France (REF) — s’est rendue en Tunisie pour une mission de solidarité et d’observation de la situation politique et sociale. Entre le 24 et le 25 septembre 2024, cette délégation a mené une série de réunions avec des acteurs clés de la société civile, des avocat·es, des journalistes, des membres de l’opposition et des familles de détenu·es politiques.
Le rapport s’attache à identifier et synthétiser les outils et les mécanismes de la répression qui sévit actuellement en Tunisie, à travers cinq axes majeurs :
- L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques
- Le recours à des lois liberticides pour éradiquer toute opposition ou critique
- La mainmise sur l’espace médiatique
- La répression policière
- Une rhétorique populiste accompagnée de campagnes de délégitimation
Ce document constitue une véritable référence pour comprendre le contexte de la répression dans la Tunisie post-transition démocratique, ainsi que les contours d’un projet autoritaire, flou mais indéniablement liberticide, que les autorités en place cherchent à mettre en œuvre.
Le CRLDHT salue le travail rigoureux et approfondi de la FIDH, et invite toutes et tous à consulter ce rapport sur le site de la Fédération internationale des droits de l’homme :